Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/301

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des remerciements pour ses loyales explications.

Pauvre Ernest, peut-être que je t’ennuie avec tout cela. Que te dirai-je encore, mon enfant bien aime ? Te rassurer sur tout ce qui peut avoir rapport à ta position future ? Non, mon enfant, tu ne seras pas mis dans la cruelle alternative de prononcer entre ta conscience et les vœux que j’avais formés. Je remets le sceptre entre tes mains, persuadée que tu ne le laisseras pas tomber dans la fange. Je t’ai manifesté quelques craintes je n’ai pu, mon pauvre petit agneau chéri, m’empêcher de regretter pour toi les gras pâturages de Saint-Sulpice. Maintenant, gare à ta pauvre petite toison, si belle, si douce, si charmante puis, encore quelque chose que j’ai regretté, la jolie chambre que je m’étais formée dans mon esprit la cheminée à la prussienne, un joli feu sans besoin, mais pour le plaisir de tisonner comme ta pauvre mère, les jolis petits rideaux de fenêtre, idem sur le lit, place à tout, à la nombreuse bibliothèque Maintenant je te vois dans un long dortoir plein d’élèves qui ronflent aux deux extré-