Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/33

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si bien dans cet établissement qu’il y aurait une véritable ingratitude à ne pas s’y plaire. Courage donc, ma chère maman, l’espérance de n’être pas toujours séparé de vous me soutient, mais quand je pense que vous êtes seule, je ne puis m’empêcher d’être attristé. Je supplie la bonne Madame Le Dû d’avoir bien soin de vous ; ne vous laissez manquer de rien, ma chère maman, l’hiver approche, déjà même il s’est fait fortement sentir ici, je vous en prie, ne vous laissez pas souffrir du froid. Si votre petite provision de bois était diminuée, renouvelez-la, ma bonne mère, en un mot n’épargnez rien pour nous conserver une santé si précieuse. Ne manquez pas tous les jours de prendre la guttule, oh ! je vous en prie, ma chère maman. Mes places n’ont pas été brillantes depuis ma dernière lettre. J’ai été le quatrième, mais ensuite j’ai bien baissé, j’ai été deux fois douzième. Mais ici il ne faut point s’effrayer de ces mauvaises places, car tous les élèves font de ces sortes de sauts : ainsi dans une composition un élève, après avoir été premier, fut le dix-septième, un autre, après avoir de même occupé