Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’était pas encore absolument calmée, et notre excellent professeur nous engageait à bien travailler en nous disant qu’en ces temps d’émeute, on semblait ne toucher à la terre que de la plante des pieds, et en effet il est certain qu’on a l’esprit beaucoup plus dégagé. Néanmoins, j’ai horreur de ces troubles, car on frémit quand on pense que chaque coup de canon qu’on entend a donné la mort à beaucoup de nos frères qui peut-être n’y étaient pas disposés. Mais ne craignez rien, ma bonne mère, ces troubles sont absolument terminés. Adieu, ma chère maman, je vous laisse jusqu’à samedi, car demain nous avons promenade toute la journée.


Samedi, onze heures du matin.

Je viens, ma très chère maman, vous dire un dernier mot ; j’ai composé ce matin en version latine pour les prix et je ne peux mieux m’en délasser qu’en m’entretenant avec vous. Hier nous avons eu la clôture du beau mois de Marie, que nous avons vu s’achever avec douleur. On a hier donné les places d’une composition en narration françalse