Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/89

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pour vous envoyer nos diverses commissions. Vous allez sans doute, ma chère maman, m’accuser de négligence, quand vous saurez que je n’ai pas encore remis la lettre de M. Le Vincent. Mais, Monseigneur ne résidant plus à Paris, mais à la campagne, à cause de sa santé, j’ai toujours différé afin d’avoir le plaisir de le voir en même temps. Comme j’en perds enfin l’espérance, je vais la lui expédier ces jours-ci.

Vous me demandez, ma bonne mère, si j’aurai besoin d’une lévite cet hiver. Je crois certainement que je pourrai m’en passer mais il est possible qu’on exige de moi une redingote d’hiver. Comme vous, j’aurais préféré attendre, et même je ferai mon possible pour qu’il en soit ainsi mais comme j’ai encore deux ans à rester à Saint-Nicolas, j’aurai le temps d’user une redingote d’hiver, au lieu que, si j’attends à l’an prochain, cette redingote ne sera pas usée quand j’irai à Issy, où elle ne me sera plus d’aucun usage. Enfin je tâcherai de différer le plus possible, d’autant plus que vous pourriez alors m’avoir une soutane neuve vers Pâques. Au reste,