Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On a donné suite à la proposition dont je t’ai déjà parlé, et en vertu de laquelle j’aurais occupé dès l’an prochain une chaire d’hébreu dans la maison des hautes études, qui doit, dit-on, éclore des projets de M. Affre. Un terme si rapproché m’avait toujours paru chimérique, et la réponse a été celle que je prévoyais. On m’a assuré pour l’avenir de l’accomplissement de l’offre qui m’avait été faite, mais seulement lorsque j’aurais achevé le temps du séminaire. En vérité, comment ne l’avaient-ils pas compris du premier coup ? Ce n’a pas été, je t’assure, une espérance déçue ; j’en ai même été satisfait, car je conserve ainsi ma liberté, et d’ailleurs la couleur de cette maison ne me plaît pas : j’y vois des vues d’antagonisme, et je ne veux pas être un homme de parti.

D’un autre côté, je vois approcher l’époque où l’on m’offrira de faire le pas irrévocable dans l’état ecclésiastique. Pour les démarches préliminaires que j’ai déjà faites, une raisonnable probabilité fondée sur de sages conseils a dû me suffire ; mais désormais une certitude absolue, résultat non d’influences étrangères