Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/233

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Le même jour où j’ai reçu ta lettre du 1er décembre, j’eus aussi des nouvelles de notre bonne mère ; et aujourd’hui encore je reçois une autre lettre d’elle en même temps que la tienne. Elle se dit bien, très bien, et un petit mot d’Emma achève de me rassurer pour sa santé et sa position. Le courrier précédent m’avait aussi porté des nouvelles de notre frère et de sa femme ; eux du moins sont heureux. Puissent-ils l’être toujours ! — Donne de mes nouvelles à maman ; dis-lui que je l’embrasse tendrement et que j’ai reçu sa lettre. Ajoute aussi que l’attendrai un peu à y répondre, puisqu’elle saura par toi que je me porte bien. — Je t’écris à une heure bien avancée, mon pauvre enfant, et j’ai encore peine à te quitter. Adieu ! Courage et confiance en ceux qui t’aiment ! Il n’est pas possible que tu sois complètement malheureux avec une affection comme celle que je te porte. Dans ta vie, mon Ernest, j’ai confondu toute la mienne ; crois que je ne l’en séparerai jamais. — A toi toujours et de toute mon âme !

H. R.