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III


En 1845, je quittai le séminaire Saint-Sulpice. Grâce à l’esprit sérieux et libéral qui préside à la direction de cet établissement, j’avais poussé très loin mes études philologiques ; mes opinions religieuses s’en trouvèrent fort ébranlées. Henriette fut encore ici mon appui. Elle m’avait devancé dans la voie ; ses croyances catholiques avaient complètement disparu ; mais elle s’était toujours gardée d’exercer sur moi aucune influence à ce sujet. Quand je lui fis part des doutes qui me tourmentaient et qui me faisaient un devoir de quitter une carrière où la foi absolue est requise, elle fut ravie, et m’offrit de me faciliter