Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/411

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chasse le plus tôt possible à l’université, au risque de végéter peut-être longtemps dans quelque collège. Mais je n’aime pas que l’on se délimite d’une manière si précise le champ d’une vie entière ; je veux que l’on laisse aux circonstances et aux éventualités cette large part que nulle prévoyance humaine ne saurait atteindre, ni calculer. Laissons marcher les choses, et mettons-nous seulement en état de nous précipiter dans les issues, à mesure qu’elles s’ouvriront. D’ailleurs, chère amie, l’exécution de ce projet ne me forcerait à renoncer à aucun de nos plans primitifs. L’École normale devrait seule être éliminée ; je n’en suis qu’à demi fâché ; j’ai pris les renseignements dont je te parlais en ma dernière lettre auprès de mon ancien condisciple, qui s’y trouve, et le résultat n’a guère été engageant. Quant au projet de prendre mes grades, je veux absolument le réaliser. Je regarde le baccalauréat comme passé. Quant à la licence, elle serait bien un peu retardée, mais j’espère encore pouvoir passer mon examen dans le courant de l’année (scolaire) prochaine. C’est une règle que j’ai toujours observée dans la