Page:Renan - Ma soeur Henriette, Calmann-Levy, 1895.djvu/51

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des jugements fort sévères contre les maisons d’éducation de femmes à Paris. Vingt fois elle fut sur le point de repartir ; il fallut son invincible courage pour rester.

Peu à peu, cependant, elle fut appréciée. La direction des études d’une maison d’éducation, cette fois très honnête, lui fut confiée ; mais les obstacles qu’elle trouva pour la réalisation de ses vues dans les petitesses inséparables d’établissements privés, presque toujours soutenus par leurs propriétaires en vue de gains chétifs, l’empêchèrent de jamais prendre beaucoup de goût à ce genre d’enseignement. Elle travaillait seize heures par jour. Toutes les épreuves publiques imposées par les règlements, elle les subit. Ce travail n’eut pas sur elle l’effet qu’il aurait eu sur une nature médiocre. Au lieu de l’éteindre, il la fortifia, et amena chez elle un grand développement d’idées. Son instruction, déjà très