blics sont interdits, sauf en ce qui concerne l’achat des choses nécessaires[1]. Au contraire, les chrétiens doivent autant que possible manger ensemble, vivre ensemble, former une petite coterie de saints[2]. Au iiie siècle, cet esprit de réclusion portera ses conséquences. La société romaine mourra d’épuisement ; une cause cachée lui soutirera la vie. Quand une partie considérable d’un État fait bande à part et cesse de travailler à l’œuvre commune, cet État est bien près de mourir.
L’assistance mutuelle était la fonction capitale dans cette société de pauvres, administrée par ses évêques, ses diacres et ses veuves[3]. La situation du riche, au milieu de petits bourgeois et de petits marchands honnêtes, jugeant leurs affaires entre eux, scrupuleux sur leurs poids et leurs mesures[4], était difficile, embarrassée. La vie chrétienne n’était pas faite pour lui. Un frère mourait-il, laissant des orphelins et des orphelines, un autre frère adoptait les orphelins, mariait l’orpheline à son fils, si l’âge s’accordait. Cela paraissait tout simple. Les riches se prêtaient difficilement à un système aussi fraternel ;