Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/178

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la peau des brebis qu’ils tuent », disaient d’autres[1]. Comme les montanistes, les marcionites se fabriquaient de faux écrits apostoliques, de faux psaumes[2]. Inutile de dire que cette littérature hérétique a péri tout entière.

Au ive et au ve siècle, la secte, vivace encore, est combattue avec énergie, comme un fléau actuel, par Jean Chrysostome, saint Basile, saint Épiphane, Théodoret, l’Arménien Eznig, le Syrien Boud le Périodeute[3]. Mais les exagérations la perdaient. Une horreur générale des œuvres du Créateur portait les marcionites aux abstinences les plus absurdes. C’étaient, à beaucoup d’égards, de purs encratites ; ils s’interdisaient le vin, même dans les mystères. On leur prouvait que, pour être conséquents, ils auraient

  1. Saint Éphrem, dans Assémani, Bibl. orient., I, p. 119.
  2. Canon de Muratori, Hesse, p. 199 et suiv., 284 et suiv., 296, 297 (douteux). Cf. Caïus, dans Eus., H. E., VI, xx, 3. V. Zeitschrift für wiss. Theol., 1876, p. 100 et suiv.
  3. Chrys., In I Cor., hom. xl ; saint Basile, lettre 1re à Amphiloque, canon 1 ; Epiph., Hær., xlii, 1 ; Théodoret, Epist., 113 ; Rel. hist., c. 21 ; Hær. fab., l. II, proœm. ; saint Éphrem, Hymnes polémiques, Opp., V, p. 437 et suiv. ; Assém., Bibl. Orient., I, p. 118 et suiv. ; Pseudo-Ambroise, in app. t. II, edit. Bened., p. 296 ; Eznig, Réfut. des sectes, l. IV entier (cf. Zeitschrift für wiss. Theol., 1876, p. 80 et suiv. ; Zeitschrift für Kirchengeschichte, I, 1876, p. 128) ; Journal asiat., février-mars 1856, p. 251 ; Assémani, Bibl. or., III, 1re partie, p. 29, 41, 43, 63, 148, 170, 223, 224.