Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/266

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broisie de ces générations chastes, de ce baiser qui, comme le consolamentum des cathares[1], était un sacrement de force et d’amour, et dont le souvenir, mêlé aux plus graves impressions de l’acte eucharistique, suffisait durant des jours à remplir l’âme d’une sorte de parfum ? Pourquoi l’Église était-elle si aimée, que, pour y entrer quand on en était sorti, on allait au-devant de la mort ? Parce qu’elle était une école de joies infinies. Jésus était vraiment au milieu des siens. Plus de cent ans après sa mort, il était encore le maître des voluptés savantes, l’initiateur des secrets transcendants.

  1. Schmidt, Histoire des cathares, II, p. 119 et suiv.