Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/409

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Octavius et Minucius, se promènent au bord de la mer, près d’Ostie, pendant les vacances d’automne. Cæcilius, apercevant une statue de Sérapis, porte la main à sa bouche, selon l’usage. La discussion s’engage. Cæcilius commence par un long discours, que l’on peut considérer comme une reproduction à peu près textuelle de l’argumentation de Fronton. C’est le parfait exposé des objections qu’un Romain comme il faut opposait au christianisme. Le ton est celui d’un conservateur, qui ne dissimule pas bien son incrédulité hautaine, et défend la religion sans y croire. Sceptique sur le fond des choses, dédaigneux de toute spéculation, Cæcilius ne tient à la religion établie que par bienséance, par habitude, et parce que le dogmatisme des chrétiens lui déplaît. Les écoles de philosophie n’ont produit que des disputes ; l’esprit humain ne saurait franchir l’espace qui le sépare de la Divinité. Les plus sages y renoncent. Que dire de l’outrecuidance de certaines gens qui,

    à l’an 217, provenant d’un certain Marcus Cæcilius Quinti F. Natalis, triumvir quinquennal (Recueil de Constantine, 1869, p. 695, Corpus inscr. lat., VIII, 6996, 7094-7098 ; Hermes, t. XV, 1880, p. 471-474), fonction qui ne peut avoir été exercée que par un homme très avancé dans sa carrière. Il n’est pas impossible que ce Cæcilius soit identique à celui que Minucius Félix met en scène. Si l’on voit de la difficulté à cela, on peut supposer que le Cæcilius Natalis de l’épigraphie est le fils du Cæcilius Natalis du Dialogue ; les règles de l’onomastique latine ne s’y opposent pas.