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CHAPITRE XXVIII.


LE CHRISTIANISME À LA FIN DU IIe SIÈCLE.
LE DOGME.


Dans l’espace de temps qui s’est écoulé de la mort d’Auguste à la mort de Marc-Aurèle, une religion nouvelle s’est produite dans le monde ; elle s’appelle le christianisme. L’essence de cette religion consiste à croire qu’une grande manifestation céleste s’est faite en la personne de Jésus de Nazareth, être divin qui, après une vie toute surnaturelle, a été mis à mort par les Juifs, ses compatriotes, et est ressuscité le troisième jour. Ainsi, vainqueur de la mort, il attend, à la droite de Dieu, son père, l’heure propice pour reparaître dans les nues, présider à la résurrection générale, dont la sienne n’a été que le prélude et inaugurer, sur une terre purifiée, le royaume de Dieu, c’est-à-dire le règne des saints ressuscités. En attendant, la réunion des fidèles, l’Église,