Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/561

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sujets historiques de l’Ancien ou du Nouveau Testament n’apparaissent qu’à des époques plus récentes. La table, les pains sacrés, les poissons mystiques, des scènes de pêche, le symbolisme de la Cène, sont, au contraire, représentés dès le iiie siècle[1].

Toute cette petite peinture d’ornement, exclue encore des églises et qu’on ne tolérait que parce qu’elle tirait peu à conséquence, n’a rien absolument d’original. C’est bien à tort qu’on a vu dans ces essais timides le principe d’un art nouveau. L’expression y est faible ; l’idée chrétienne tout à fait absente ; la physionomie générale indécise. L’exécution n’en est pas mauvaise ; on sent des artistes qui ont reçu une assez bonne éducation d’atelier ; elle est bien supérieure, en tout cas, à celle qu’on trouve dans la vraie peinture chrétienne qui naît plus tard. Mais quelle différence dans l’expression ! Chez les artistes du viie, du viiie siècle, on sent un puissant effort pour introduire dans les scènes représentées un sentiment nouveau ; les moyens matériels leur manquent tout à fait. Les artistes des cata-

  1. En général, on a exagéré l’ancienneté des peintures des catacombes. (De Rossi, Bull., 1863, p. 22, 83, 91 ; 1865, p. 36 ; Roma sott., I, p. 346 et suiv. ; Revue archéol., sept, et oct. 1880). La plupart sont du ive siècle, une petite partie du iiie. L’hypogée de Domitille peut être antérieur (de Rossi, Bull., 1865, p. 36. 42, 45 ; 1874, 5, 35, 122-125 ; 1875, 1-43, 45-47).