Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/29

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la propriété exclusive, me charge de suppléer à tes lacunes, ce qui me met dans un terrible embarras. Juge avec quel plaisir, quelques jours avant mon examen, j’en reçus d’elle la demande, à laquelle pourtant je ne pouvais me refuser. Je suis enfin parvenu à nouer un raisonnable imbroglio sur Valentine de Milan. Il ne me reste plus qu’à en donner l’explication, plus ennuyeuse encore. Au nom du ciel, délivre-moi de cette corvée.

J’ai reçu il y a deux ou trois jours des nouvelles de notre mère. Elle parait toujours décidée au voyage de Saint-Malo, et ravie surtout de ce que tu l’y engages. Rassure-moi dans ta prochaine sur ta santé, qui ne cesse pas de me laisser toujours des inquiétudes. La mienne s’est bien soutenue, malgré ces fatigues : je prends maintenant quelques jours de demi-repos, que je consacre à mes affaires, et à mes visites, que depuis bien longtemps j’ai laissé s’arriérer. Ma prochaine lettre te fera connaître mon plan d’études ultérieur, lequel dépendra nécessairement de la résolution que je prendrai.

L’heure du courrier me presse, chère amie. Les visites amies ont occupé presque toute ma matinée. Plusieurs de ceux qui ont été reçus à la licence m’étaient spécialement connus. Nous nous réunissions durant les vacances en longues et studieuses conférences, et nous avons tous fort bien réussi. Nous nous voyons maintenant avec beaucoup de plaisir, J’étais le seul d’entre eux