Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/56

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Pour réussir au gré de toutes nos espérances il ne te faut plus que continuer, et je sais que tu n’es pas de ceux qui se lassent. Vois, ami, que de choses ont été faites eu quinze mois et par la seule force de la volonté ! Après un tel début, qui pourrait s’effrayer du reste ? Dis-moi, mon bien cher, et sans une hésitation qui me serait douloureuse, dis-moi si la somme qui était chez les Mallet a besoin d’être renouvelée. Je tiens pour cela en réserve un billet de mille francs dont je puis me départir sans la moindre gêne. Me parler de ceci à cœur ouvert serait me prouver que tu as compris l’affection sans limites de ta sœur et amie.

As-tu reçu les cent francs que j’ai chargé notre frère de te rembourser ?

J’ai vu que le nom de la rue que tu habites doit être changé. Faut-il dès maintenant mettre sur ton adresse rue de l’Abbé-de-l’Épée ?


MADEMOISELLE RENAN
chez Mme ta comtesse Zamoyska, 2 Attmarkt, Dresde (Saxe).


Paris, 11 janvier 1847.

Mademoiselle Ulliac a désiré te répondre immédiatement, chère amie, pour te demander à terme fixe l’article que tu lui as promis sur la semaine sainte à Rome. Je ne puis me décider à t’envoyer sa lettre sans y joindre quelques mots,