Page:Renan - Souvenirs d’enfance et de jeunesse.djvu/29

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seignement scientifique perdraient assez vite leurs modestes dotations. Il en faudrait faire son deuil. Les fondations libres pourraient remplacer les instituts d’État, avec quelques déchets, amplement compensés par l’avantage de n’avoir plus à faire aux préjugés supposés de la majorité ces concessions que l’État imposait en retour de son aumône. Dans les instituts d’État, la déperdition de force est énorme. On peut dire que tel chapitre du budget voté en faveur de la science, de l’art ou de la littérature, n’a guère d’effet utile que dans la proportion de cinquante pour cent. Les fondations privées seraient sujettes à une déperdition bien moindre. Il est très vrai que la science charlatanesque s’épanouirait, sous un tel régime, à côté de la science sérieuse, avec les mêmes droits, et qu’il n’y aurait plus de critérium officiel, comme il y en a encore un peu de nos jours, pour faire la distinc-