Page:Renan - Souvenirs d’enfance et de jeunesse.djvu/311

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saient à chaque pas. En grammaire, au contraire, l’accord était facile. Ici M. Le Hir n’avait pas de supérieur. Il possédait à fond la doctrine de Gesenius et d’Ewald, et la discutait savamment sur plusieurs points. Il s’occupa des inscriptions phéniciennes et fit une supposition très ingénieuse, qui depuis a été confirmée. Sa théologie était presque tout entière empruntée à l’école catholique allemande, à la fois plus avancée et moins raisonnable que notre vieille scolastique française. M. Le Hir rappelle, à beaucoup d’égards, Dœllinger par son savoir et ses vues d’ensemble ; mais sa docilité l’eût préservé des dangers que le concile du Vatican a fait courir à la foi de la plupart des ecclésiastiques instruits.

Il mourut prématurément en 1868, au milieu des projets du concile, aux travaux préparatoires duquel il était appelé. J’avais toujours eu l’intention de proposer à mes confrères de l’Académie des inscriptions et belles-lettres de le nommer membre libre de notre compagnie. Il eût rendu, je n’en doute