Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/224

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sion. Les ablutions étaient déjà familières aux Juifs, comme à toutes les religions de l’Orient[1]. Les esséniens leur avaient donné une extension particulière[2]. Le baptême était devenu une cérémonie ordinaire de l’introduction des prosélytes dans le sein de la religion juive, une sorte d’initiation[3]. Jamais pourtant, avant notre baptiste, on n’avait donné à l’immersion cette importance ni cette forme. Jean avait fixé le théâtre de son activité dans la partie du désert de Judée qui avoisine la mer Morte[4]. Aux époques où il administrait le baptême, il se transportait aux bords du Jourdain[5], soit à Béthanie ou Béthabara[6], sur la rive orientale, probablement vis-à-vis de Jéri-

  1. Marc, vii, 4 ; Jos., Ant., XVIII, v, 2 ; Justin, Dial. cum Tryph., 17, 29, 80 ; Epiph., Adv. hær., xvii.
  2. Jos., B. J., II, viii, 5, 7, 8, 13.
  3. Mischna, Pesachim, viii, 8 ; Talmud de Babylone, Jebamoth, 46 b ; Kerithuth, 9 a ; Aboda zara, 57 a ; Masséket Gérim (édit. Kirchheim, 1851), p. 38-40.
  4. Matth., iii, 1 ; Marc, i, 4.
  5. Luc, iii, 3.
  6. Jean, i, 28 ; iii, 26. Tous les anciens manuscrits portent Béthanie ; mais, comme on ne connaît pas de Béthanie en ces parages, Origène (Comment. in. Joann., VI, 24) a proposé de substituer Bethabara, et sa correction a été assez généralement acceptée. Les deux mots ont, du reste, des significations analogues et semblent indiquer un endroit où il y avait un bac pour passer la rivière.