vages, et prenait fréquemment, pendant le jour et pendant la nuit, des baptêmes d’eau froide pour se purifier. Jacques, celui qu’on appelait le « frère du Seigneur », observait un ascétisme analogue[1]. Plus tard, vers la fin du ier siècle, le baptisme fut en lutte avec le christianisme, surtout en Asie Mineure. L’auteur des écrits attribués à Jean l’évangéliste paraît le combattre d’une façon détournée[2]. Un des poëmes sibyllins[3] semble provenir de cette école. Quant aux sectes d’hémérobaptistes, de baptistes, d’elchasaïtes (sabiens, mogtasila des écrivains arabes[4]), qui remplissent au second siècle la Syrie, la Palestine, la Babylonie, et dont les restes subsistent encore de nos jours sous le nom de mendaïtes, ou de « chrétiens de saint Jean », elles ont la même origine que le mouvement de Jean-Baptiste, plutôt qu’elles ne sont la descendance authentique de Jean. La vraie école de celui-ci, à demi fondue avec le christianisme, passa à l’état de petite hérésie chrétienne et s’éteignit obscurément. Jean eut comme un pressen-
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