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CHAPITRE XXV.


MORT DE JÉSUS.


Bien que le motif réel de la mort de Jésus fût tout religieux, ses ennemis avaient réussi, au prétoire, à le présenter comme coupable de crime d’État ; ils n’eussent pas obtenu du sceptique Pilate une condamnation pour cause d’hétérodoxie. Conséquents à cette idée, les prêtres firent demander pour Jésus, par la foule, le supplice de la croix. Ce supplice n’était pas juif d’origine ; si la condamnation de Jésus eût été purement mosaïque, on lui eût fait subir la lapidation[1]. La croix était un supplice romain, réservé pour les esclaves et pour les cas où l’on vou-

  1. Jos., Ant., XX, ix, 1. Le Talmud, qui présente la condamnation de Jésus comme toute religieuse, prétend, en effet, qu’il fut condamné à être lapidé ; il poursuit, il est vrai, en disant qu’il fut pendu. Peut-être veut-il dire qu’après avoir été lapidé, il fut pendu, comme cela arrivait souvent (Mischna, Sanhédrin, vi, 4 ; cf. Deuter., xxi, 22). Talm. de Jérusalem, Sanhédrin, xiv, 16 ; Talm. de Bab., même traité, 43 a, 67 a.