Page:Renard - Bucoliques, 1905.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
BUCOLIQUES

— Je ne me trompe pas : la paille du toit de votre maison est neuve.

André. — Oui, l’autre était pourrie. Il fallait la changer. Sans le malheur arrivé juste comme on jetait la vieille paille, j’aurais mis une couverture en ardoise. Si c’est plus cher, c’est plus propre, et l’ardoise dure longtemps. Mais je trouve la paille assez bonne pour moi, et elle durera bien autant que je durerai.

— Ce coin de cheminée menace de tomber.

André. — Il y a un an que j’ai dit au maçon d’y coller un peu de mortier. Depuis le malheur, j’ai oublié de le redire. Que ça reste donc comme c’est !

— Vous recevrez une brique sur la tête.

André. — Je n’y pense plus. Avant le malheur, je faisais attention ; depuis, j’ai l’habitude ; j’entre et je sors par la porte sans même lever les yeux.

— Voilà un carreau cassé.

André. — Oui, et je ne me presse pas de boucher le trou avec une feuille de jour-