Page:Renard - Bucoliques, 1905.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
207
BUCOLIQUES


LA MAMAN

Ça ne sert à rien, ma fille. Les choses qu’on rêve n’existent pas.

BERTHE

Si ça ne sert à rien, pourquoi que je ne rêve pas toujours des choses agréables ?

LA MAMAN

Parce que tu te couches sur le dos. Console-toi vite, et je te remettrai dans ton lit, sur le côté.

BERTHE

J’aime mieux rester là. Au bord de toi, ça m’est égal de rêver.

LA MAMAN

Mais tu me gênes.

BERTHE

Je dormirai bien sage.

LA MAMAN

Non, non, il n’y a pas assez de place, et si tu restes dans le grand lit, il faudra que j’aille dans le tien.