Page:Renard - Comedies.djvu/37

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de chez vous, de vos bras. J’avais aux doigts, qui venaient de courir le long de votre beauté, un reste de frémissement. Je n’ai pas dû soigner mon écriture.

BLANCHE

Le meilleur de vous est là.

MAURICE

Oui, je me rappelle que j’ai éprouvé sur cette table de marbre froid, où mes mains achevaient de s’éteindre, le besoin de vous rendre des actions de grâces, de vous les chanter.

BLANCHE

Il n’y a ni date, ni nom, ni petit nom.

MAURICE

Je me rappelle, je me rappelle. Ça commence tout de suite, comme un hymne.

BLANCHE. Elle lit.

« Vous êtes belle et vous êtes bonne. Je vous adore tout entière, le corps, le cœur et l’âme avec les dépendances… »

Elle rit.
MAURICE, interrompt.

Quel beau livre on écrirait sur nos amours !

BLANCHE, désignant la lettre.

Il n’y aurait qu’à copier. (Elle lit, en ayant l’air de ne détacher que des passages de la lettre.) « Vous êtes si indulgente pour les défauts d’autrui, qu’on aime