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PIERRE

C’est tout. Ah ! dame ! ce n’est pas riche. Ayez pitié d’un pauvre homme. Il y a des maris fidèles. J’en suis un.

MARTHE

Vous croyez à la fidélité des hommes ?

PIERRE

Je crois à la mienne, je suis bien forcé. Je crois encore à celle de votre mari. Et vous ?

MARTHE

Sans effort. Et depuis combien d’années êtes-vous marié ?

PIERRE

Douze. Je me suis marié jeune, dès que j’ai eu l’âge de raison.

MARTHE, se lève, moqueuse.

Douze !

PIERRE

Et je ne compte pas les mois de fiançailles.

MARTHE

Laissez-moi vous regarder.

PIERRE

Regardez, regardons-nous. Je ne me lasserai pas le premier. Ça m’est égal d’avoir l’air ridicule devant vous. Je sais que vous ne vous fiez pas aux apparences.