Page:Renard - Coquecigrues, 1893.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Meltour, satisfait, rit. Mais M. Lérin se garde de sourire.

— Votre soleil est jaune ?

— Tout jaune, sans éclat. Mlle Eugénie ouvrira peu son ombrelle, je vous en avertis.

— Elle va donc à Saint-Étienne ?

— J’ose espérer que si j’ai le bonheur d’en faire ma femme, elle me suivra partout, comme le code le lui ordonne.

— Vous voulez donc vous marier ? demande M. Lérin.

M. Meltour se découvre et, doucement, passe la main sur ses cheveux rares :

— Je crois qu’il est temps ; n’est-ce pas votre avis ?

— Oh ! des fois, ça repousse, dit M. Lérin.

— Je suis un homme, répond M. Meltour, je me dis la vérité à moi-même, et je ne compte que sur l’indulgence de mademoiselle votre fille.

— C’est donc avec ma fille que vous voulez vous marier ?

— Monsieur Lérin, vous vous moquez !