Page:Renard - Coquecigrues, 1893.djvu/179

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— Des tas, petite, des tas, dit papa Iaudi.

— Comment qu’ils s’appelaient ?

— Mâtine, es-tu têtue ! Vas-y donc voir, si tu ne veux rien croire.

— J’irais bien, dit Pauline.

— Une maligne ! une rude ! dirent les veilleurs.

— Oui, j’irais bien. Il ne faudrait pas me dépiter longtemps.

— Dépiton ! carcaillon ! dirent ensemble les veilleurs.

Mais papa Iaudi les calma :

— Ne tentez pas le bon diable !

— Laissez-la, papa Iaudi, elle fera trois enjambées et reviendra.

— Ah ! dépiton. Ah ! carcaillon. Ah ! c’est comme ça, dit Pauline. Eh bien, j’irai, et pas plus tard que tout de suite encore, et j’entrerai dans votre cave, et je crierai : « Coucou ! » et, si on me touche, gare ! je vous promets qu’on aura une fameuse calotte.

Debout, tremblante de bravoure, elle montrait ses poings à l’ennemi.

— Veux-tu rester ! commanda papa Iaudi.