Page:Renard - Coquecigrues, 1893.djvu/202

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fait le visage. Sa seule préoccupation était de jeter des cris aigus, sans choix, mais sans interruption. Souvent elle s’approchait de l’ennemie. Elle retenait derrière son dos ses mains rétives dont les doigts avaient le mors aux ongles.

Et sur sa petite tête rouge vivement agitée, sur son cou, ses épaules, elle recevait comme une douche trop chaude les injures bouillonnantes de la Gagnarde. Celle-ci s’enflait, s’enflait, les bras croisés, soufflante. Un instant, l’une penchée, l’autre comme enlevée de terre, bec à bec, étranglées et toute la chair à vif, elles ne purent plus que loucher !


III


La Morvande se sauva dans l’atelier de menuiserie de son homme. Elle s’étendit sur les copeaux et longtemps demeura sans rien dire. Du bran de scie se collait à son visage en sueur. Machinalement, d’un copeau elle se