Page:Renard - Coquecigrues, 1893.djvu/223

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de maison reconduit dans l’antichambre, jusqu’au palier même, des gens qui ne se sont jamais tant amusés.

— Vous seul n’avez pas donné, dit-elle au poète. C’est mal de faire des façons entre intimes. Houe ! le vilain !

Et les invités, bravant sans risque le danger, approuvent en chœur :

— Houe ! houe ! le vilain !

— Vous êtes trop aimables, dit le poète qui multiplie les salutations empressées.

— J’espère que nous serons plus heureux une autre fois, dit Madame.

— Certainement, répond le poète.

Puis avec la brusquerie des folles résolutions :

— Tenez, pardonnez-moi. La mémoire qui m’a manqué tout à l’heure me revient : voilà un sonnet.

— Ah ! c’est gentil, dit la maîtresse de maison. Hep ! silence, là-bas ! attendez ! chut un peu !

Et tandis que hâtivement, comme on force l’ami pressé de partir à manger un morceau