Page:Renard - Coquecigrues, 1893.djvu/24

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Puis il chercha avec obstination, souvent déçu, la manière de se rendre utile.

Et maintenant voilà que, sur le sentier de l’aisance modeste, sans mépriser sa jambe de chair, il a un faible pour celle de bois.

Il se loue à la journée. On lui désigne un carré de jardin. Ensuite on peut s’en aller, le laisser faire.

Sa poche droite est remplie de haricots rouges ou blancs, au choix.

En outre, elle est percée, point trop, point trop peu.

L’allure régulière, Fabricien parcourt de long en large le terrain. Sa jambe de bois creuse un trou à chaque pas. Il secoue sa poche percée. Des haricots tombent. Il les recouvre du pied gauche et continue.

Et tandis qu’il gagne honorablement sa vie, l’ancien brave, les mains derrière son dos, la tête haute, a l’air de se promener pour sa santé.