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L’ÉPERVIER


Il décrit d’abord des ronds sur le village.

Il n’était qu’une mouche, un grain de suie.

Il grossit à mesure que son vol se resserre.

Parfois il demeure immobile. Les volailles donnent des signes d’inquiétude. Les pigeons rentrent au toit.

Une poule, d’un cri bref, rappelle ses petits, et on entend cacarder les oies vigilantes d’une basse-cour à l’autre.

L’épervier hésite et plane à la même hauteur. Peut-être n’en veut-il qu’au coq du clocher.



On le croirait pendu au ciel, par un fil.

Brusquement le fil casse, l’épervier tombe, sa victime choisie. C’est l’heure d’un drame ici-bas.

Mais, à la surprise générale, il s’arrête avant de toucher terre, comme s’il manquait de poids, et il remonte d’un coup d’aile.

Il a vu que je le guette de ma porte, et que je cache, derrière moi, quelque chose de long qui brille.


LA BERGERONNETTE

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Elle court autant qu’elle vole, et toujours dans nos jambes, familière, imprenable, elle nous défie, avec ses petits cris, de marcher sur sa queue.