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trables. Dès que j’approche, leurs
troncs se desserrent. Ils m’accueillent
avec prudence. Je peux me reposer,
me rafraîchir, mais je devine qu’ils
m’observent et se défient.
Ils vivent en famille, les plus âgés
au milieu et les petits, ceux dont
les premières feuilles viennent de
naître, un peu partout, sans jamais
s’écarter.
Ils mettent longtemps à mourir,
et ils gardent les morts debout jusqu’à
la chute en poussière.
Ils se flattent de leurs longues
branches, pour s’assurer qu’ils sont
tous là, comme les aveugles. Ils gesticulent
de colère si le vent s’essouffle
à les déraciner. Mais entre eux aucune