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CANARDS 35
La cane d’abord se laisse glisser
dans l’eau boueuse où flottent des
plumes, des fientes, une feuille de
vigne, et de la paille. Elle a presque
disparu.
Elle attend. Elle est prête.
Et le canard entre à son tour. Il
noie ses riches couleurs. On ne voit
que sa tête verte et l’accroche-cœur
du derrière. Tous deux se trouvent
bien là. L’eau chauffe. Jamais on ne
la vide et elle ne se renouvelle que
les jours d’orage.
Le canard, de son bec aplati,
mordille et serre la nuque de la
cane. Un instant il s’agite et l’eau
est si épaisse qu’elle en frissonne
à peine. Et vite calmée, plate, elle