Scène 4
à la fin : LOUIS
Bonsoir, chérie !
Mon grand !
Tiens ! te voilà, toi !
Mais oui, mon vieux. Simone a bien voulu me retenir à dîner…
Elle a bien fait ! Et alors, quoi de neuf ?
Rien de sensationnel. Je suis tombé ici en plein branle-bas de départ, et j’ai joué une fois de plus mon rôle de raseur familier !
Que vas-tu chercher là ? Tu sais bien que tu n’es jamais de trop à la maison. N’est-ce pas, Simone ?
Bien sûr !
J’ai retenu ta place pour demain.
Tu n’as pas eu trop de peine ?
Ouais ! Tout est pris jusqu’au douze. Mais, avec un pourboire glissé à bon escient, on arrive toujours à se caser ! En ce moment, c’est comme un exode vers la Côte d’Azur.
Vous serez plus à l’aise quand vous reviendrez.
Certainement. Les gens restent sur la Riviera jusqu’à la fin du Carnaval, et c’est, je crois, une excellente idée de rentrer à Paris la veille même du mardi gras.
Vous n’êtes pas tentée de rester là-bas pour les fêtes ?
Ah ! non. J’ai horreur des mascarades. Tout ce bruit, ce mouvement, c’est si loin de la vraie joie !
La joie est comme le bonheur ; elle varie selon les tempéraments.
Vous avez raison. Je sais que, pour ma part, je ne la conçois que d’une seule manière : chez moi, dans ma maison, près de Guillaume.
Simone !
Il n’y a pas d’autre joie, il ne peut y en avoir d’autre… (Portant la main à son front :) … pour moi… (Sa main étreint son front, et son visage exprime la souffrance.)
Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es toute pâle…
Rien… Une espèce de migraine… C’est extraordinaire ; ça m’a pris tout d’un coup…
Robert, veux-tu sonner ?
Certainement.
Tu t’es éreintée à vouloir mettre toi-même ta maison en état…
Oui… Oui… C’est cela, sûrement… C’est cela…
(Entre Louis.)
Vite, un cachet, un verre d’eau !
(Louis sort.)
(Simone lutte douloureusement contre l’angoisse mystérieuse qui l’envahit.)
Ma chérie ! Qu’est-ce qu’il y a ?… Simone !… Qu’est-ce que tu as ?
Je ne sais pas ! Je ne sais pas ! Je ne sais pas !