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Page:Renard - L’Écornifleur, Ollendorff, 1892.djvu/293

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— « Faites voir encore. »

— « Voilà ! »

Et par un simple mouvement des hanches, elle déplace en elle comme une masse d’eau roulante, dont les sonorités vibrent à mon oreille collée sur l’eau, agréables, presque musicales.

— « Mademoiselle, je réclame le jeu du coude. »

Il consiste à ployer le bras, indifféremment, du côté de la saignée et en sens inverse. La charnière est mobile en dedans et en dehors. Cette dislocation m’impressionne, et je crie :

— « Assez ! assez ! »

comme les gens nerveux qui voient faire du trapèze volant dans un cirque.

La vague est méchante ce matin. Marguerite se serre contre moi. Le flot l’affole comme si on lui donnait le fouet avec une serviette mouillée. Elle sursaute, et des mains s’accroche à mes épaules. Il me faut la renverser sur l’eau et l’y maintenir, penché sur elle, haletant, la cuisse sous ses reins. La séparation du costume est abolie. C’est sa chair que je sens adhérente à la mienne, et nos membres nus se croisent.