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Page:Renard - L’Œil Clair, 1913.djvu/13

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LETTRES À L’AMIE


I


J’ai rêvé cette nuit que vous me demandiez :

— Avez-vous enfin trompé votre femme ?

Je vous ai fait signe que non et j’ai ajouté :

— Vous êtes mon unique maîtresse.

Le mot vous a étonnée d’abord, comme si, votre mémoire hésitant, vous ne saviez pas à quoi vous en tenir. Puis il vous a paru très gentil.

Votre visage s’est penché sur le mien.

Que de fois, par ma fenêtre, j’ai regardé une branche d’arbre qui s’inclinait jusqu’à l’arbre voisin et, sans l’avoir touché, se redressait à cause du vent.


II


Comme c’est heureux que nous soyons séparés par tant de choses et de personnes : un mari et une femme, votre situation dans le monde. (Ne niez pas, vous en avez une et elle vous tient.) Des