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Page:Renard - L’Œil Clair, 1913.djvu/150

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L’ŒIL CLAIR


désoblige. Une fois au moins, il n’aura pas perdu sa peine.

— Celui-là prolonge l’affaire Dreyfus ; quel talent vous auriez, si Dreyfus était encore au bagne !

— J’ai oublié Dreyfus libre ; je ne peux pas m’en prendre à lui d’une sotte critique !

— Celui-là ne comprend pas. Il l’avoue : excusez-le !

— Je l’excuse, mais je lui en veux.

— Cet autre ne supporte aucun succès d’ami.

Tout succès lui paraît un lâchage d’amitié ; songez qu’il doit souffrir !

— Tant mieux ; mais ça m’attriste de perdre ainsi même un ami auquel je ne tenais pas.

— Cet autre ne parle pas de vous, mais il parle de vos plus chers amis.

— Ils ne me sauront aucun gré de la préférence.

— Et cet autre est grave, presque consciencieux ; il distingue l’analyse de la synthèse. Il a, sans esprit et sans goût, de vieilles idées générales qu’il croit neuves. Oui ou non, votre manière se conforme-t-elle à ses idées générales ?

— Je me fiche de ses idées générales, non de sa critique qui me blesse.

— Ce dernier enfin juge en moraliste. Il admet