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Page:Renard - L’Œil Clair, 1913.djvu/58

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L’ŒIL CLAIR

— Et ils sont fâchés ?

PHILIPPE. — Ah ! dame ! Un petit gars de l’école me disait ce matin : " Ton monsieur a de la chance d’arriver de nuit, s’il arrivait de jour, papa l’attendrait sur la route. " Mais ce petit gars est peut-être un menteur.

— Alors, si on me voit demain dans les rues, je serai battu ?

PHILIPPE. — Ils n’iront pas jusque-là. Mais prenez garde à Tiercelet et à la veuve Taure ; ils sont les plus fâchés. Si vous rencontrez la veuve Taure, passez loin d’elle, et vite. Chaque fois qu’elle me voit, elle m’attrape et elle me traite de rapporteur. Elle vous dirait des sottises.

— Pourquoi ?

PHILIPPE. — Parce que vous avez écrit que Tiercelet l’embrassait.

— Il n’y a pas grand mal !

PHILIPPE. — Non, mais ce n’est pas vrai. La veuve Taure trouve Tiercelet trop vilain, et Tiercelet dit que justement il ne peut pas la sentir. C’est ça qui les fâche. Ils se détestent et vous dites qu’ils s’embrassent.

— C’est vous, Philippe, qui me l’avez dit l

PHILIPPE. — Je ne crois pas, monsieur ! Moi aussi je savais qu’ ils se tournaient le dos l’un à l’autre.