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Page:Renard - L’Œil Clair, 1913.djvu/88

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DE L’ŒIL CLAIR


bientôt, comme le petit ricane, c’est elle qui pleure, à côté de la mère qui écoute.

Il imite son père, ce gamin ! Il regarde Gloriette avec des yeux qui disent : " Oui, oui, vous êtes une belle dame et si j’étais grand comme papa ! "

Marguerite ne sait plus " où se prendre ". La commune, d’ailleurs pauvre, ne lui vient pas en aide parce qu’elle est étrangère et jeune (elle a vingt-quatre ans), et qu’elle peut travailler. Mais si elle travaille trop dehors, qui gardera ses plus petits qui n’ont pas l’âge d’aller à l’école ?

Le médecin de l’assistance publique lui donne un conseil :

— Abandonnez vos enfants !

— Je ne pourrai pas, dit-elle imprudemment, je n’ai eu de plaisir que par eux.

— Ah ! ah ! fait le joyeux docteur.

Sa propriétaire lui a dit : " Je vous fais grâce de ce que me devait votre mari, mais à présent que vous êtes comme veuve, il faudra me payer chaque mois !

Deux de ses voisines, deux sœurs, venaient d’hériter d’une vieille couette ; c’est une espèce de matelas de plumes. Elle était en si mauvais état que l’aînée des sœurs voulait la jeter, mais sa cadette la retint ;