Aller au contenu

Page:Renard - L’Œil Clair, 1913.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
90
DE L’ŒIL CLAIR


maman prît une rouette dans un fagot pour garder la part de la retardataire.

Au premier jour de l’an, l’institutrice leur faisait écrire à chacune une lettre sur du papier fleuri. Si le père et la mère étaient de bonne humeur, chacune tirait sa lettre de sa poche et la lisait et, après la lecture, elles avaient chacune trois ou quatre châtaignes. Si le père et la mère n’étaient pas de bonne humeur, les petites ne soufflaient mot.

Elles lavaient leurs tabliers le samedi et ils séchaient le dimanche. Aucune d’elles ne voulait laver ceux des garçons. Mais elles lavaient aussi la maison chacune à leur tour et les trois garçons, par vengeance, faisaient exprès d’entrer avec des sabots sales.

Mariette savait lire, et elle lirait bien encore, mais ça l’étourdit. Elle ne sait pas lire l’heure à l’horloge. Sa mère non plus. Son père sait lire l’heure, mais pas les demi-heures, ni les quarts d’heure.

Quelquefois elles faisaient des commissions pour les voisines qui les payaient avec une pomme, une demi-douzaine de noix. C’était un déjeuner de riche assuré pour le lendemain.

Un soir, elles ont failli se régaler d’un bon