l'appelait d’abord " ma fille ", dut la traiter de
gamine, puis de sotte.
— Ne riez donc pas comme ça, disait-elle, lui donnant des coups de coude, et reculée au fond de la loge.
— Puisque ce n’est pas vrai, répondait Mariette.
— Pardon, répliquait la concierge, le roi Charles Ier fut livré au bourreau et la reine a raison de pousser des cris, parce qu’on l’arrache de ses bras ; c’est historique !
— Oui, mais ce n’était pas ce monsieur-là, dit Mariette. Je l’ai vu l’autre jour dans La Jeunesse des Mousquetaires, je le reconnais bien.
— Vous osez rire aux adieux de la reine Henriette, dit la concierge, et tout le monde pleure !
— Si les autres sont assez bêtes pour croire que c’est arrivé, ça les regarde, dit Manette.
— Taisez- vous, dit la concierge, vous nous donnez en spectacle au public.
— Cependant, Mariette faisait la part du vraisemblable.
Elle croyait, jusqu’à un certain point. Porthos ayant tordu les barreaux d’une fenêtre, elle dit :
— Ça, je l’admets. C’est difficile, mais c’est possible. Moi, j’ai connu un homme très fort ; ce monsieur Porthos doit être un rude type.