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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/101

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LA MERVEILLE
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voyais son système nerveux se moirer de luminescences.

» Moi, je restais confondu. D’abord, il me déplaisait de jouer le rôle passif d’un sujet de laboratoire, j’en étais honteux ; cet homme m’avait rabaissé au rang des cobayes. S’il s’était servi d’un être humain, au lieu d’un animal, c’est uniquement parce qu’il avait besoin que son patient lui fît part de ses impressions !… Ensuite, je vous l’ai dit : après avoir accepté la cécité, j’avais espéré recouvrer la vue, et ma déception me laissait triste et morne. Je n’ai rien d’un explorateur, moi, et voilà que je me trouvais tout à coup arraché à mes vieilles habitudes, jeté, seul, — seul de tous les hommes, — au sein de régions physiologiques inexplorées !… Un phénomène, moi ! Jean Lebris, un être à exhiber ! Ah !…

» — Vous ne dites rien ? reprit Prosope.

» — J’aurais mieux aimé voir, lui dis-je avec humeur. Revoir, comme avant. Puisque vous êtes capable d’inventer des yeux extraordinaires, ce serait un jeu pour vous de fabriquer des yeux ordinaires, de repro-