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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/110

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L’HOMME TRUQUÉ

corporation à mon organisme, mes yeux scientifiques n’ont cessé d’acquérir plus de pénétration. Ainsi, ce soir-là, le fond de la scène était encore obscur. Cela ressemblait un peu à une illumination nocturne, pour une fête, quand les maisons dessinent des traits de feu sur la nuit et qu’on n’aperçoit de leur masse qu’une lueur… Et puis, je n’avais pas encore acquis le sens de la perspective, la notion de profondeur. Les lignes me semblaient toutes à la même distance, situées dans un seul plan vertical, tracées — je le répète — comme sur un tableau noir ; et, comme le nouvel aspect des choses en faisait pour moi des choses nouvelles, parfois méconnaissables, je ne discernais d’abord que leur grandeur ou leur petitesse apparentes, sans pouvoir conclure à leur inégalité réelle ou à leur éloignement respectif.

» Mais, si réduit que fût encore pour moi le monde électrique, il n’en constituait pas moins un spectacle lumineux obligatoire. Je n’avais pas le moyen de m’en priver en abaissant sur lui mes paupières, que traversaient les radiations électromagnétiques !