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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/146

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L’HOMME TRUQUÉ

rarement, et c’est moi qui en assumais la direction.

Je passai à l’Hospice dans l’après-midi, pour vérifier l’état de l’engin et m’assurer de son fonctionnement. Tout marchait à souhait. Je prévins mon aide qu’il n’assisterait pas à la séance du lendemain et qu’il eût, par conséquent, à la préparer avec tout le soin désirable. Enfin, espérant encore que Jean Lebris me permettrait de photographier l’intérieur de ses électroscopes, entretenant peut-être l’arrière-pensée inavouée de les faire apparaître et d’en fixer l’image à son insu, je fis apprêter plusieurs plaques sensibles.

Une excitation me tenait tout vibrant, et des pensées multiples me traversaient l’esprit, à la vue de cet écran laiteux où tant de choses diverses se dessineraient pour moi, si je le voulais, — où le squelette de Jean Lebris viendrait lui-même, dans une apparition anticipée, m’annoncer la date de sa mort, — où peut-être (mais il ne tenait qu’à moi de biffer ce « peut-être ») la formidable invention du sixième sens commencerait à sortir de son mystère impénétré.