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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/154

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L’HOMME TRUQUÉ

— Pourquoi me tromper ? Allons, Bare, qu’est-ce que c’est ?

Ses paupières s’élargissaient sur ses yeux de statue. Il suivait dans l’espace le déplacement d’une vision qui, sans doute, s’évanouit ; car il n’insista pas davantage.

Je n’avais attribué aucune importance à ce que je considérais comme un phantasme provoqué par la fièvre. Mais le phénomène se reproduisit si fréquemment, le malade en fut impressionné d’une façon si remarquable, que je suis forcé de m’arrêter sur ce sujet.

Autant que j’ai pu le comprendre, la première apparition avait affecté pour Jean Lebris la forme d’un disque de brouillard violet, animé d’un frémissement rotatoire. Ce disque traversa la chambre, s’éloigna en perçant le plafond, et disparut. — Mais, chaque jour, de plus en plus distincts, d’autres disques vibrants se montrèrent au moribond. Il les décrivait pour lui-même, sans s’occuper de moi ou de Fanny. Ce n’étaient plus des disques, à présent, mais des globes légers, contenant une circulation vertigineuse. Ils vaguaient sans hâte, ils