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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/28

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L’HOMME TRUQUÉ

aucun résultat propre à servir l’instruction. La balle, tirée à bout portant, avait traversé la tête et s’était perdue. Le permis d’inhumer fut délivré sur-le-champ.

Le procureur, cependant, avait entrepris l’examen de la maison, et recherchait en vain le mobile de l’assassinat. Tout ce qu’on pouvait déduire de la mort du docteur et du vol de ses papiers, c’est que Bare devait être en possession d’un secret important, et qu’on avait voulu supprimer de sa part toute velléité de s’en servir ou de le divulguer. Quant à la nature du secret, toutes les suppositions étaient permises.

Il y a des morts qui parlent ; les écrits qu’ils laissent après eux attardent leur pensée et leur prêtent un langage d’outre-tombe. Le procureur voulut qu’on fouillât les meubles jusqu’en leurs interstices. Les marbres des commodes furent soulevés, les dessous des tiroirs inspectés à la lumière de lampes électriques ; on feuilleta les livres de la bibliothèque ; les habits de la garde-robe subirent une visite implacable. On ne trouva rien. Pas un bout de papier noirci d’encre, pas un mot d’une écriture