Aller au contenu

Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
34
L’HOMME TRUQUÉ

Était-ce donc le malade lui-même qui sonnait ? Et ne pouvait-il parler ?

La clarté du couloir projetait dans la cour un couloir de clarté.

J’allai à pas rapides jusqu’à la porte de la rue ; les verrous claquèrent coup sur coup et le vantail gémit sur ses gonds.

Si quelqu’un lit un jour cette histoire, ce quelqu’un sait déjà ce qui était derrière la porte ; car je ne suis pas un littérateur habile à ménager ses effets, mais un homme tout d’une pièce, qui rapporte ce qu’il a vu comme il l’a vu.

Un moment, je restai stupide. L’apparition se tenait immobile, à peine visible. J’apercevais la tête affreusement pâle de Jean Lebris. Sa maigreur n’était pas de ce monde ; ses traits semblaient fixés dans une éternelle gravité, et ses paupières closes paraissaient dormir le dernier sommeil. Il me faisait face, et il n’était ni couché, ni appuyé contre un mur, mais tout droit ; et je distinguai son corps comme une ombre dans l’ombre

Mon saisissement, s’il faut le chronomé-