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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/44

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L’HOMME TRUQUÉ

mon cas offrait une particularité captivante, et qu’on m’a retenu là-bas pour l’étudier… Me voilà guéri, et je ne présente plus pour la Science aucun intérêt…

— Guéri, mon petit Jean ?…

— Je veux dire, enfin, que je n’ai plus besoin d’être soigné.

Un soupçon d’énervement perçait sous ces paroles, et, avant que la conversation repartît sur d’autres sujets où Jean la maintint, il y eut entre nous un court silence assez inattendu.

Nous causâmes jusqu’à une heure avancée de la nuit. Nous avions, au surplus, mille choses à nous dire. Quand je le décidai à s’aller mettre au lit, nous n’avions reparlé ni de ses yeux aveugles, ni de ce qui lui était arrivé depuis sa disparition jusqu’à son retour à Belvoux.

Pour moi, je ne m’endormis pas sans difficulté, et je ne sais comment exprimer l’état bizarre et complexe où je me trouvais. J’étais… j’étais — qu’on me pardonne — une espèce de point d’interrogation humain. Et surtout, je songeais avec ahurissement à ces yeux de statue, dont nul exemple ne