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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/87

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L’AVENTURE DE JEAN LEBRIS
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fiquement prodigieux que ne le serait la vue artificielle !…

» Si vous le désirez, un autre jour, je vous énumérerai — autant du moins que j’ai pu m’en rendre compte et m’en souvenir — tous les préparatifs que je dus subir : soins variés, mensurations, moulages des orbites et, finalement, présentation de deux corps parfaitement lisses qui s’adaptaient au mieux dans leurs logements. On les retira presque aussitôt. Leur placement d’essai avait eu lieu en présence de plusieurs personnes ; elles ne se privaient pas de parler avec abondance, dans leur étrange charabia, et, ce jour-là, ce ne fut pas Prosope qui m’interrogea sur mes impressions, mais un vieillard dont la voix grêle semblait sortir d’une serinette. En français ? Naturellement, mais sans pureté et avec toutes les intonations du volapük mystérieux. Je lui dis n’éprouver aucune sensation pénible par le fait des deux boules qu’on venait de me poser, et je compris que ma réponse le comblait de satisfaction.

» À quelques jours de là, on m’endormit pour la deuxième fois.